Conformément au règlement européen, la Commission européenne a annoncé le 24 avril 2020 l’application, dès le 27 avril, de droits de douane à l’importation de maïs (semences ou non). « Ces droits sont déclenchés quand le prix du maïs américain CAF Rotterdam passe sous le seuil de 152 €/t », explique l’AGPM dans sa note hebdomadaire, qui souligne la chute des cours aux États-Unis. Le montant de la taxe est équivalent à la différence entre 157 €/t et le prix CAF Rotterdam, soit 5,27 €/t actuellement. Le seigle et le sorgho sont également concernés pas ce dispositif, à hauteur de 5,27 €/t également.
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Du maïs à droit nul
« Cependant, du fait de la faiblesse de la parité €/$, les droits devraient rester limités, estime l’AGPM. Par ailleurs, les importateurs européens se positionnent d’ores et déjà sur les contingents d’importation ukrainiens à droit de douane 0, ce qui limitera l’impact de ces droits de douane. »
Une protection « bien maigre »
Pour la CEPM (Confédération européenne de la production de maïs), cette mesure « ne permet plus de remplir son rôle, en particulier en raison des concessions faites lors des négociations internationales ». Le syndicat regrette, dans un communiqué le 28 avril, une « bien maigre protection », avec un prix d’intervention qui n’a pas été réévalué depuis 20 ans.
Daniel Peyraube, Président de la CEPM, demande une réforme du dispositif, et « l’arrêt des cadeaux consentis aux grandes puissances exportatrices qui ne partagent pas les standards de production de l’UE ». Référence est faite aux importations sans droit de douane accordés au Canada (dans le cadre du CETA), à la Serbie et à l’Ukraine, ainsi que les négociations en avec le Mercosur.