Avec les pluies incessantes des derniers mois, les parcelles sont gorgées d'eau, voire inondées, dans de nombreuses régions. Les sols hydromorphes sont les plus touchés, suscitant des craintes sur l'état des cultures en sortie d'hiver. L'incidence réelle des pluies s'évaluera surtout en pleine montaison au cours du printemps.
Le colza supporte mal l'asphyxie racinaire, les plantes prennent une couleur violette. Bon nombre d'opérateurs s'attendent donc à une part non négligeable de retournement (10 à 30 % des surfaces) ou à un potentiel affecté.
Avec 70 jours de sols saturés en eau, comme par exemple en Bretagne, même les gros pivots souffrent. « Mais pour implanter du pois ou de l'orge de printemps, il va être trop tard car ils ne supporteront pas un éventuel coup de chaud en juin, s'inquiète un technicien dans les Deux-Sèvres. On est loin de pouvoir entrer à nouveau dans les parcelles. Il faudra alors s'orienter vers du maïs ou du tournesol. »
Céréales au tallage moins sensibles que le colza
Les céréales sont moins sensibles à l'engorgement des sols, notamment au stade du tallage. Mais des cas d'absence de levée et de disparition de pieds sont observés dans les terres limono-argileuses, notamment en orge d'hiver et blé dur, plus touchés que le blé tendre.
Dans les parcelles saines, l'état des céréales est globalement satisfaisant. Ce qui inquiète le plus désormais, c'est le retard pris pour les interventions dans les champs : apports d'azote, désherbage, préparation des terres pour le maïs, épandage des effluents sur prairies... Les sols sont trop détrempés pour passer avec le matériel.
Or les reliquats azotés sont assez faibles et il ne faudrait pas tarder pour fertiliser. Pour une majorité de parcelles, 8 à 15 jours sans pluies seraient nécessaires, moins s'il y a du vent, avant de pouvoir entamer les travaux. Le beau temps annoncé la semaine prochaine est donc le bienvenu.