Une étude du ministère de la Transition écologique confirme que la croissance de la population n’est plus le principal moteur de l’urbanisation. 20 % de l’artificialisation des sols concernerait des communes dont la population décroît.
« Comparées à la démographie, les surfaces bâties et revêtues ont crû trois fois plus vite que la population entre 1981 et 2012 (1,5 % par an, contre 0,5 %) », souligne un rapport du ministère de la Transition écologique publié le 15 octobre 2018. En projetant la tendance jusqu’en 2030, « la part de ce type de surface artificialisée pourrait passer de 6 à 8 % du territoire métropolitain ».
Source : Ministère de la Transition écologique. Calculs CGDD d’après Teruti-Lucas 1981-2012 (séries raccordées), projection 2012-2030 en fonction des tendances démographique et économique.
Centre, Normandie, Bretagne
Réalisée à la suite du plan sur la biodiversité, présenté par le gouvernement le 4 juillet dernier, cette étude confirme que « la croissance de la population n’est plus le principal moteur de l’artificialisation observée à l’échelle de la commune ». Un contraste particulièrement marqué dans les régions du Centre ainsi qu’à l’intérieur des terres en Normandie et en Bretagne, est-il précisé.
« En particulier, 21 % des nouvelles surfaces artificialisées entre 2006 et 2016 se situent dans des communes dont la population décroît, soit 11 000 communes qui se trouvent presque toutes en zones non tendues », c’est-à-dire ne présentant pas de déséquilibre entre offre et demande de logements.
En attente de recommandations
Stopper la consommation d’espaces dans les communes dont la population décroît, recycler les friches urbaines, densifier le bâti existant ou recomposer le parcellaire sont autant de pistes à creuser pour atteindre l’ambitieux objectif du gouvernement de « zéro artificialisation nette ». Pas un mot en revanche pour limiter l’impact des grandes infrastructures sur le foncier agricole ou naturel (A 45, Europacity, grand contournement de Strasbourg…).
« Un groupe de travail partenarial proposera des mesures en faveur du recyclage du foncier. De même, le Comité pour l’économie verte publiera à la fin de 2018 des recommandations sur des mesures visant à limiter la consommation d’espace », promet le Commissariat général au développement durable. L’occasion d’étendre la réflexion aux grands ouvrages, et plus seulement aux communes ou aux logements des particuliers…