La menace de l'arrivée de la peste porcine africaine (PPA) en France qui circule actuellement en Italie et en Allemagne, a poussé hui les scientifiques de l'Anses (1) à étudier la circulation de la maladie dans deux régions françaises. L'étude a porté sur des populations de sangliers, explique l'Anses, dans un avis publié le 12 décembre 2022. Les résultats montrent "l’importance de prendre en compte la topographie du paysage et d’arrêter la pratique de la chasse en cas de détection de la maladie".

L'influence des territoires

Deux régions ont été choisies pour réaliser la modélisation, avec d'un côté une zone proche de la frontière belge dite "morcelée", et de l'autre les Pyrénées-Atlantiques qui présentent des "espaces naturels continus". L'étude démontre l'importance de la topographie du terrain dans la propagation de la peste porcine.

"La fragmentation naturelle du paysage restreint la mobilité des sangliers et ralentit la propagation de la maladie. En revanche, la circulation simulée de la maladie dure plus longtemps" signale l'Anses. Et plus la durée de circulation est longue, plus le risque de transmission du virus aux élevages domestiques est important.

Un arrêt de la chasse préconisé

La modélisation prenait en compte la pratique de la chasse de loisir comme paramètre à faire varier. Cette activité est à double tranchant car elle permet de "diminuer le nombre d’individus infectés", mais aussi de "disperser les populations de sangliers et [...] la maladie".

La simulation montre que la PPA devrait mettreen moyenne 300 jours de plus à disparaître dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le cas où la chasse serait pratiquée. La détection précoce de la maladie permet de suspendre l'activité de chasse et donc la contamination des sangliers.

Les actions concrètes

Dans son rapport, l'Anses conclut que la "fragmentation des territoires est déterminante pour ralentir la propagation de la peste porcine africaine". À la suite d'une détermination des zones infectée, les scientifiques préconisent donc de "placer des barrières afin de renforcer la fragmentation de l’habitat" et de "ramasser les carcasses".

Une fois la propagation enrayée et les contaminations plus faibles, une méthode appliquée en Belgique et en République tchèque consiste à abattre tous les sangliers présents dans la zone affectée.

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.