Lorsqu’on nous présente le mouvement « Pour une Agriculture du Vivant », on pense tout de suite : un label de plus. On nous corrige : plutôt une « démarche fédératrice ». Loin de vouloir ajouter à la cacophonie des labels, l’association qui fêtera bientôt son premier anniversaire veut apporter de la lisibilité dans les démarches agroécologiques. Sans label pour l’instant, même si elle a le projet d’en créer un – d’ici à trois ou quatre ans peut-être. L’idée est belle mais pas nouvelle : le label HVE (haute valeur environnementale) avait la même ambition. Pour un succès discutable !
Biodiversité d’acteurs
Ce mouvement est différent, nous assure son président Jean-Philippe Quérard. Venu de l’aval, il a à cœur de « réconcilier tous les acteurs » : producteurs, industriels, restaurateurs, GMS, chercheurs, financeurs… Le mouvement est ouvert à tous ceux qui veulent progresser. Il veut « faire converger les démarches existantes en proposant un référentiel commun de l’agroécologie ».
Concrètement, les agriculteurs choisissant d’adhérer se voient proposer un cahier de propositions (et non un cahier des charges) avec quatre niveaux de progrès. L’important est de mettre un pied dans la démarche, quelle que soit la situation de départ… Et ces cahiers de propositions sont compatibles avec les autres démarches existantes – bio, agriculture de conservation…
L’agronomie d’abord
Si l’agronomie est la base de ce mouvement – car « un sol vivant est la clé de voûte de la durabilité », l’économie et la nutrition ne sont pas négligées. Par la mise en relation d’une diversité d’acteurs, le mouvement revendique une action de structuration des filières économiques. Et au bout de la chaîne, la valeur ajoutée du futur label serait de permettre au consommateur de « ne plus devoir choisir entre sa santé, l’environnement ou la rémunération des producteurs ».
Un long cheminement
Le créneau, là encore, semble déjà pris : récemment, Ferme France annonçait vouloir calculer la « valeur sociétale » des produits, en vue d’un futur étiquetage… Les porte-parole de l’Agriculture du Vivant le savent bien : ils soutiennent la démarche Ferme France et envisagent même que l’adhésion à « Pour une Agriculture du Vivant » puisse constituer le démarrage de la démarche de progrès et le label « sociétal » un aboutissement… Affaire à suivre.