Éric Dugers est agriculteur à Moncassin, dans le Gers. Comme beaucoup d’agriculteurs et en raison de son activité de battage en ETA, il n’a pas pu finir cette année ses semis d’automne dans la période habituelle. Au début de janvier, il a fait le choix de finir l’implantation du blé et des féveroles. « Ce retard entraînera très probablement une baisse de 15 à 20 quintaux », estime Éric.

 

L’agriculteur pourrait opter pour le tournesol ou le maïs en sec, comme le font certains de ses voisins. Mais afin d’étaler les apports de trésorerie et le travail, et pour ne pas dépasser le seuil de maïs que lui impose la Pac, il choisit de maintenir ses surfaces en blé et en féverole d’hiver malgré les risques.

 

#semiscampagnecerales2020 terminé pic.twitter.com/yXaj8kM87U

— dugers éric (@dugers) January 7, 2020

Même raisonnement en altitude

À Mison, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Nicolas Giraud a dû retarder ses semis de blé de trois mois. En raison des 500 millimètres de pluie qui sont tombés durant les deux derniers mois, il n’a pu récolter son maïs qu’au début de décembre. Bien qu’adepte de l’agriculture de conservation, il s’est vu dans l’obligation de décompacter son sol afin d’accélérer son séchage.

 

Encore une douzaine d’hectares à semer, on croise les doigts pour cette semaine mais qu’est ce que c’est mou...

— Nico Duarig (@nico_duarig) January 4, 2020

Des précautions à prendre

Éric Dugers s’est assuré de semer des variétés aptes à être implantées tardivement afin de se prémunir du risque de non-vernalisation. Ce que n’a pas eu à faire Nicolas Giraud. En effet, installé dans une zone d’altitude, il ne s’inquiète pas d’un possible manque de froid qui pourrait gêner la vernalisation du blé. « En ce moment, on a –5°C tous les matins. »

 

Les deux agriculteurs ont augmenté la densité de semis jusqu’à 300 et 400 grains par m² afin de compenser le moindre tallage et des pertes par fonte du semis.

Deux stratégies différentes en termes de désherbage

Et pour le désherbage ? Le Gers étant une région relativement douce, Éric Dugers envisage de maintenir le programme prévu initialement. En effet, il pense avoir de grandes chances de disposer de 6 à 7 jours consécutifs sans gel.

 

À l’inverse, Nicolas Giraud attendra le printemps pour désherber car une application du désherbant d’automne n’est pas recommandée quand il fait froid.