Lundi matin, le 4 avril 2022, Météo-France a annoncé sur Twitter avoir enregistré au cours de la nuit, les températures les plus froides pour un mois d’avril depuis 1947. C’est en 1947 qu’a été créé l’indicateur thermique national. Des records ont été battus notamment à :

  • Mourmelon dans la Marne avec –9,3°C ;
  • Châteauroux dans l’Indre avec –5,6°C ;
  • Vannes dans le Morbihan avec –3,2°C.

Des records mensuels de froid ont été battus à Mourmelon dans la Marne (-9.3°C), Châteauroux
(-5.6°C), Cognac et Auch (-4.4°C), Vannes (-3.2°C), Dax (-2.8°C).

Autres T°C mini :
-7 à Nevers
-6 à Nancy, Colmar, Saint-Étienne
-5 à Niort, Châteaudun, Metz, Strasbourg, Reims

— Météo-France (@meteofrance) April 4, 2022

Selon Serge Zaka, « cette matinée [du lundi 4 avril 2022, NDLR]  est, a priori, la plus froide de la climatologie d’avril, plus froide que le cauchemar du 8 avril 2021 ».

 

[#GelAgricole] Cette nuit a été dévastatrice. Les pertes potentielles (sans lutte) pour l'arbo sont pharamineuses.
-4.6°C à Châteauroux, record sur 121 années.
Cette matinée est, à priori, la plus froide de la climatologied'avril, plus froid que le cauchemar du 8 avril 2021. pic.twitter.com/ZQju5BwIcv

— Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) April 4, 2022

« Une nuit sans sommeil »

Sur le terrain, les arboriculteurs et les viticulteurs ont déployé les moyens de lutte contre le gel, comme le décrit Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, sur son compte Twitter. « C’est très grave, ça a tapé fort cette nuit, beaucoup d’arboriculteurs sont touchés, observe-t-elle. Ce qui a souffert, ce sont surtout les fruits à noyaux. »

 

Encore une nuit harassante pour nos collègues #viticulteurs #arboriculteurs qui luttent-le mot n’est pas trop fort-contre le #Gel2022 qui s’annonce redoutable.
Encore une nuit sans sommeil pour sauver leur #production avec l’aide des #innovation de protection.
Soutien ! Courage! pic.twitter.com/1dVhykq6mr

— Christiane Lambert (@ChLambert_FNSEA) April 3, 2022

« Il y a beaucoup de régions touchées, comme la Dordogne, la Bourgogne, l’Alsace, le Centre-Val de Loire, le Lot-et-Garonne, le Maine-et-Loire, a-t-elle ajouté. Il faudra un accompagnement » de l’État, car il y a « de la calamité à déclarer. On ne peut pas encore faire de bilan, car les dégâts, on les voit quand ça dégèle. »

Les arboriculteurs en première ligne

« C’est vraiment les arboriculteurs, au vu de l’état d’avancement des vergers, qui vont être très fortement impactés, a complété Jérôme Despey, le secrétaire général de la FNSEA. Je pense à la prune, je pense à la mirabelle, je pense à tous les fruits à noyaux et à la pomme dans ces secteurs-là. »

 

[Gel] Des gelées historiques cette nuit dans toute la France. Dans les vergers, les arboriculteurs ont lutté toute la nuit. L'aspersion est la technique de protection la plus efficace, d'où l'importance d'avoir accès à l'eau.@J_Denormandie @EmmanuelMacron @barbarapompili pic.twitter.com/LLMsC1y68l

— Vergers écoresponsables (@VergersEcoResp) April 4, 2022

« Attendre pour voir s’il y a des dégâts »

« Ce qui semblerait épargné à ce stade-là, c’est plus la Méditerranée et un peu la vallée du Rhône, grâce au Mistral et des températures qui ont été entre 0 (et) –1 degré, a-t-il poursuivi. Il va falloir attendre pour voir s’il y a pas quelques dégâts, je pense notamment sur ces parcelles qui sont en bas-fond. Vers 11h00-midi, on verra plus l’ampleur des dégâts. »

 

« Il est encore trop tôt pour tirer un bilan chiffré des conséquences du gel, a-t-on souligné au ministère de l’Agriculture. Les dégâts ne sont visibles qu’au bout de quelques jours. L’arboriculture et en particulier les fruits à noyaux sont les plus touchés », surtout dans le Sud-Ouest, le Grand Est et la vallée de la Loire, a-t-on précisé au ministère, relevant que la vigne est à un « stade moins avancé que l’année dernière donc moins sensible ».

De grosses pertes pour la prune à pruneaux

Dans la région d’Agen, dans le Lot-et-Garonne, après deux nuits de gel consécutives, « il y aura de grosses pertes » pour la prune à pruneaux, mais moins élevées que l’an dernier « où ça avait grillé à 100 % », a expliqué Rémy Muller, conseiller en arboriculture à la chambre d’agriculture du département.

 

Dans le Tarn-et-Garonne, Damien Garrigues a passé la nuit à superviser les arroseurs automatiques dans ses 60 hectares de pommiers. Avec l’espoir de créer une fine couche de glace pour protéger ses bourgeons d’une chute plus brutale de température.

 

« Pour l’instant, ce n’est pas au niveau de l’an dernier », a-t-il estimé, alors qu’il avait perdu environ 20 % de sa production au printemps 2021, malgré 13 nuits passées à lutter contre le froid dans ses vergers.

 

L’an dernier, après un épisode exceptionnel de gel en avril, les récoltes d’abricots, de cerises et de poires avaient été amputées de moitié par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, selon le service de la statistique du ministère de l’Agriculture.

 

Dimanche, le Premier ministre Jean Castex avait évoqué l’ouverture, si c’est nécessaire, d’un « fonds d’urgence » pour les départements les plus concernés.