L’approche de l’élection présidentielle est un moment opportun pour essayer d’inscrire des priorités à l’agenda du prochain quinquennat. Cinq jours après le Syndicat des énergies renouvelables, c’est France Gaz Renouvelables qui s’est plié à l’exercice lors d’une conférence de presse ce 15 février 2022 à Paris.

 

L’association, constituée d’une grande partie des acteurs de la filière française du biométhane, émet quatorze propositions réparties dans cinq « chantiers ». Ces mesures visent à favoriser le développement des gaz renouvelables présentés comme « une chance pour la France ».

 

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Des objectifs élevés

La première chose qui ressort de ces propositions, c’est le besoin d’ambition de la part des pouvoirs publics. Le chantier numéro 1 s’intitule d’ailleurs : « Relever l’ambition gaz renouvelable ». L’objectif affiché est impressionnant, puisque la filière souhaiterait dépasser une production de 52 TWh (térawattheures) par an.

 

Cela correspondrait à une hausse non-négligeable des objectifs de l’actuelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui prévoit par exemple une injection de 14 à 22 TWh/an de biométhane en 2028. France Gaz Renouvelables proposent de monter cet objectif à 37,5 TWh. Cette valeur serait complétée par 10,5 TWh issus de la cogénération (contre 9 aujourd’hui) et 5 provenant d’autres gaz renouvelables, comme de l’hydrogène vert par exemple. Il est à noter que le biométhane est la seule énergie renouvelable en avance par rapport à ses objectifs de la PPE. En effet, la production actuelle, de 6,5 TWh de biométhane injecté, était attendue pour la fin de l’année 2023 dans la feuille de route énergétique nationale.

 

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Des moyens réglementaires et financiers

En phase avec de tels objectifs, la filière demande que des moyens suffisants soient alloués. Pour atteindre tout son potentiel, elle demande un appui financier des pouvoirs publics. Des évolutions réglementaires sont pointées du doigt et le surcoût qu’elles engendrent pourrait être de 20 % annonce l’association.

 

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Une « trajectoire tarifaire viable […] tenant compte des coûts induits » est ainsi réclamée. La mise en place rapide des mécanismes de certificats de production de biogaz est également demandée. Du point de vue réglementaire, ce sont surtout les changements trop fréquents des « règles du jeu » qui sont mis en avant, alors que les investissements se font sur le temps long.

 

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La question de l’acceptabilité

Le chantier n° 4 que met en avant France Gaz Renouvelables est le besoin de « faciliter l’acceptabilité des projets locaux ». Le développement exponentiel que connaît la filière depuis deux ans fait face à des levées de boucliers de plus en plus nombreuses.

 

L’association demande ainsi un renforcement de l’information des élus locaux et une implication de leur part dans la concertation sur des schémas territoriaux d’injection. La filière regrette enfin la durée de traitement des recours judiciaires et demande une réduction des délais de décision, pour « ne pas enliser les projets ».

 

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