Les agriculteurs maintiennent la pression sur la grande distribution alors que les négociations commerciales se poursuivent. À Plancoët (Côtes-d’Armor), les agriculteurs, réunis à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et Jeunes Agriculteurs (JA), ont fait le tour des grandes surfaces de cette commune de 3 000 habitants.
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« On veut que les négociations avancent »
« On a toujours les mêmes revendications : le prix, le prix, le prix », a expliqué à l’AFP le président des jeunes agriculteurs du département, Jérémy Labbé. « On veut que les négociations avancent », a-t-il dit, en référence aux négociations commerciales en cours au plan national avec la grande distribution.
« Il n’y a pas l’air d’y avoir grand-chose à négocier. Ça n’a pas porté ses fruits pour le moment. Rien de palpable », a-t-il regretté.
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L’origine des produits
« On veut que les GMS jouent le jeu et arrêtent de mettre des produits issus de l’étranger dans les rayons », explique Jérémy Labbé. « Le pire en la matière, c’est la marque Herta », relève-t-il.
Le beurre ferait aussi partie des mauvais élèves puisque seul la moitié du beurre présent dans les étalages serait d’origine française. À l’inverse, le groupe Fleury Michon s’est engagé à ce que 86 % de ses produits vendus en GMS soient d’origine française.
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Les manifestants ont leur mode d’opération. Ils remplissent des caddies de produit d’origine étrangère afin de les donner aux banques alimentaires ou aux Resto du Cœur. Pendant ce temps, une délégation va rencontrer le directeur de la grande surface.

Sensibiliser les différents acteurs
Après avoir visité trois grandes surfaces, ces agriculteurs se sont rendus devant une laiterie de la coopérative Laïta pour réclamer là aussi une revalorisation du prix auquel la laiterie leur achète leur lait. Des manifestations similaires se déroulaient notamment à Lannion (Côtes-d’Armor), Morlaix (Finistère) et Quimperlé (Finistère).
Selon Jérémy Labbé, les FDSEA et les JA de Bretagne ont déjà rencontré les dirigeants d’Intermarché, de Système U et de Carrefour. « Il nous reste à voir le groupe Casino et Leclerc », précise-t-il.
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Une situation qui dure
Depuis plusieurs mois, les éleveurs (lait, porc, volailles) tirent la sonnette d’alarme sur leur situation financière en raison notamment de l’augmentation de leurs coûts de production, en particulier l’aliment pour bétail, sans que leurs prix de vente ne soient revalorisés.
La semaine dernière, le gouvernement avait annoncé un « plan d’urgence » de 270 millions d’euros à destination de la filière porcine pour soutenir la trésorerie des éleveurs de porcs.
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