Alors que les conséquences de la guerre en Ukraine se font déjà sentir depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, plusieurs organisations ont appelé ces derniers jours à des mesures pour protéger le secteur agricole. Et, ce 8 mars 2022, Julien Denormandie s’est prononcé pour que l’Europe produise davantage, sur l’antenne de CNews.
> À lire aussi : « L’agriculture est le secteur le plus touché par la crise ukrainienne », selon Bruno Le Maire (04/03/2022)
Besoin d’un « bouclier alimentaire »
Si certaines organisations se sont déjà exprimées sur la dérogation à l’obligation d’implantation de jachères exprimées par certains États membres de l’Union européenne, le Copa-Cogeca a demandé le 6 mars 2022 la mise en place « d’un bouclier alimentaire pour faire face aux conséquences de deux crises majeures : la guerre en Ukraine et le changement climatique ».
« À cet égard, le Copa et la Cogeca attendent de la Commission européenne, le 8 mars prochain, des mesures complètes, robustes qui sortent des cadres habituels », a prévenu le syndicat dans son communiqué de presse.
> À lire aussi : Les prix du blé et du maïs s’envolent toujours (07/03/2022)
Le Copa-Cogeca a par ailleurs annoncé l’intégration dans ses rangs « dans les prochains jours » de l’organisation agricole ukrainienne Unaf (Ukrainian National Agrarian Forum) en devenant « partenaire ».
Il a aussi annoncé qu’il publiera sur son site internet des informations pour permettre à chacun « de soutenir les actions entreprises par la communauté agricole de l’Union européenne » en faveur du peuple ukrainien. « Les premiers convois organisés par les agriculteurs sont en route ainsi que de la nourriture, des fournitures et des dons financiers », a ajouté l’organisation.
Tirs nourris contre la stratégie « Farm to fork »
La Coordination rurale est aussi en alerte sur les conséquences de cette guerre sur les exploitations françaises et européennes, « que ce soit à travers les importations, les pertes de débouchés qui vont se traduire par une compétition accrue sur les marchés restants, et la hausse des coûts de production (alimentation animale, semences, engrais et énergie) ».
Le syndicat a demandé dans un communiqué du 4 mars de réviser l’obligation liée aux surfaces non productives en remettant en culture des jachères, d’évaluer l’impact de la stratégie « Farm to fork », de supprimer les ZNT riverains et notamment la mise en place rapide d’un fonds d’aide d’urgence en soutien aux agriculteurs les plus en difficulté « se trouvant majoritairement en zones intermédiaires ».
> À lire aussi : ZNT, déchiffrer pour essayer de s’adapter (02/03/2022)
Réagissant le 7 mars, la Fédération nationale porcine (FNP) s’est elle aussi attaquée à la stratégie européenne « Farm to fork ». Dans un communiqué, elle rappelle le besoin de « protéger et d’accroître le potentiel de production national et européen ».
Mettre les jachères en culture
Le syndicat demande lui aussi de cultiver les jachères « notamment en maïs, céréales et protéagineux », de « valoriser pleinement les engrais organiques dont les lisiers sur les cultures » en stoppant leur traitement et de « réguler par l’intervention publique le prix de l’alimentation animale ».
La Coopération agricole et l’Association nationale des industrielles alimentaires demandent elles aussi la mise en production de « toutes les terres agricoles disponibles en France et en Europe » comme les jachères. Dans un communiqué du 7 mars 2022, les deux organisations demandent une aide à la trésorerie des entreprises « en renforçant les assurances », « en prolongeant les prêts garantis par l’État » et en mettant en place « un bouclier énergétique » pour pallier à l’inflation des cours de pétrole et du gaz.