Nouveau coup de volant pour le gouvernement qui fait un geste en faveur de la méthanisation. Un appel à projets vient d’être lancé à destination des entreprises du secteur, seules ou engagées dans des partenariats avec d’autres entreprises ou des acteurs de la recherche. L’objectif affiché est d’atteindre une baisse de 30 % des coûts de production, en accord avec la trajectoire souhaitée dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). En effet, le gouvernement table sur une baisse des prix pour baisser son niveau de soutien budgétaire à la filière.

Des coûts en augmentation

Les autorités souhaitent que les financements publics à la cogénération et à l’injection suivent une trajectoire similaire à celle connue par la filière photovoltaïque ces dix dernières années. Malheureusement, contrairement à la production d’électricité solaire, la méthanisation ne constate pas de baisse de coûts. Elle fait même plutôt face à une augmentation pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les coûts de terrassement ont grimpé en flèche ces dernières années.

 

Ensuite, le marché des biodéchets s’est inversé. Auparavant, une entreprise productrice de biodéchets payait pour s’en débarrasser, ce qui assurait une rentrée d’argent aux méthaniseurs pour ce service. La demande ayant grandement augmenté, il faut désormais les payer, et les prix augmentent continuellement. Enfin, de nombreux investissements sont réalisés pour faciliter l’acceptabilité des projets par les riverains. Cela va de dispositifs d’atténuation des odeurs à l’empierrement de chemins pour que les camions et tracteurs contournent des lotissements.

Toute la chaîne de valeur est concernée

L’appel à projets vise à améliorer l’ensemble des étapes de la valorisation des biodéchets. Cela peut concerner la chaîne logistique, le stockage, la collecte ou bien améliorer le pouvoir méthanogène. L’optimisation des procédés de méthanisation, de purification et d’extraction des produits sont également éligibles, ainsi que la valorisation des digestats, l’amélioration de la maintenance des unités ou même des coûts de raccordement. Les entreprises peuvent déposer leurs dossiers jusqu’au 26 mars 2021.