Avec plus de 20 000 m3 de plaquettes déchiquetées dès le premier hiver, les agriculteurs de l’association Bala (Bois agrilocal andinois) ont dépassé leur cible. Ce qui est de bon augure, car « le nerf de la guerre, ce sont les volumes ! », lance Jean-Noël Giroud, l’un des piliers de l’association.
Il fut l’un des premiers à s’équiper d’une chaudière à plaquettes il y a vingt ans, pour valoriser ses haies. « Je passe environ 80 m3 par an pour chauffer mon habitation et mon élevage porcin », dit-il. Avec d’autres agriculteurs équipés de chaudière, une réflexion a été lancée il y a quelques années sur le déchiquetage. « Nous ne trouvions plus de prestation satisfaisante, raconte Jean-Noël. Mais pour investir dans du matériel, nous devions l’amortir sur un volume suffisant. Nous avons créé l’association Bala en 2019, pour développer l’utilisation de plaquettes en chauffage ou en litière pour les éleveurs. »
L’association, copilotée par la chambre d’agriculture de l’Ain et la FDCuma, regroupe une trentaine d’agriculteurs. Elle réalise des prestations pour une plate-forme de compostage et la Cuma de Saône-et-Loire.
Plan de gestion
Avant chaque chantier, une pré-visite est organisée, financée en partie par l’agglomération de Bourg-en-Bresse et le département. « On dimensionne le chantier en fonction des besoins des agriculteurs et des ressources disponibles, résume Franck Loriot, conseiller machinisme à la FDCuma. Notre rôle est de coordonner l’accès aux machines pour optimiser les tournées et limiter les coûts, mais aussi redonner du savoir-faire sur l’exploitation des haies. Si on prélève du bois sans tenir compte de la vitesse de repousse des arbres, on risque de se retrouver à court de ressource au bout de quelques années. » Une formation de deux jours, financée par Vivea et animée par l’association Mission Haies Auvergne, donne des clés pour gérer durablement la ressource.
Certains adhérents ne couvrant pas leurs besoins ont replanté des haies ou projettent de le faire. « Mais cela prend des années avant qu’elle soit exploitable : mieux vaut s’y intéresser et leur donner une valeur avant qu’elles soient arrachées », souligne Jean-Noël Giroud. Pour les agriculteurs n’ayant pas de besoins en litière ou chauffage, il faut trouver d’autres débouchés. Par exemple auprès de collectivités équipées de chaudières, qui achètent aujourd’hui leurs plaquettes hors du département.