À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de l’université, entre les barres d’immeubles et les chantiers, un site détonne dans le paysage. Depuis la rue, on aperçoit de vieux tracteurs quelques arbres, une serre, des allées cultivées, et même, une « horloge à patates ».

 

© M.-A. Batut/GFA
© M.-A. Batut/GFA

 

Il s’agit de Zone sensible, la ferme urbaine de la ville. Le 7 décembre 2020, deux ministres, deux maires et une préfète ont bravé le froid et la grisaille pour la découvrir.

 

Un « lieu d’histoire »

Masqué et embué, Olivier Darné, fondateur de Zone sensible et artiste, a trouvé son audience pour faire visiter ce « site patrimonial » : « La dernière ferme du XIXe siècle encore en activité aux portes de Paris ! »

 

Olivier Darné, fondateur de Zone sensible. © M.-A. Batut/GFA
Olivier Darné, fondateur de Zone sensible. © M.-A. Batut/GFA

 

C’est la grande mère de René Karsenté, près de 80 ans, une forme olympique et de la passion plein les mots, qui l’a fondée.

 

Aujourd’hui sa famille n’exploite plus les terres situées à Saint-Denis, mais sa fille et son gendre continuent de cultiver des cultures maraîchères dans un autre département.

 

Aujourd’hui les 3,7 hectares de ma ferme urbaine de Saint-Denis sont exploités par deux entités : 1 hectare par le Parti Poétique et 2,7 par la ferme de Gally. Ensemble, elles ont gagné un appel à projet de la ville de Saint-Denis

Rencontre entre culture et agriculture

Olivier Darné aime à décrire cette ferme urbaine comme une œuvre d’art pensée pour allier « culture, nature et nourriture ». Dans cet ancien fief communiste il y a même une place de l’étoile, « un de plus », un carrefour entre trois villes de Seine-Saint-Denis.

 

L’exploitation est opérationnelle depuis 2017. Mais dans les allées, en dehors de la cohorte qui entoure les ‘ politiques’, les visiteurs ont déserté, chassés plus par le froid que par le coronavirus. Ils reviendront en mars prochain.

Des dons et des bénévoles

Les cultures extérieures, elles aussi, sont rares, on aperçoit des choux, et même quelques courageuses tomates cerise qui résistent au temps hivernal. Tous sont cultivés en permaculture par le chef maraîcher, un ancien paysagiste reconverti.

 

© M.-A. Batut/GFA
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Les cultures sont entretenues et récoltées avec l’aide de bénévoles. 60 % de la production est donnée. Pendant la crise sanitaire du Covid 19, qui a exacerbé les inégalités, c’est 100 % de la production qui a été écoulée de la sorte.

 

© M.-A. Batut/GFA
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Un site lauréat de « Quartier fertile »

Comme 26 autres sites d’agriculture urbaine Zone Sensible est lauréat de l’appel à projet « Quartiers fertile », lancé par l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine) et soutenu par les ministères de la Ville et de l’Agriculture.

 

Dans le cadre du plan de relance, le ministre de l’Agriculture a d’ailleurs abondé le budget de cet appel à projet. Il est ainsi passé de 21 millions d’euros à 34 millions d’euros.