« Cette année, toutes les assemblées générales des membres de notre interprofession tournent autour des questions sociétales », a remarqué Bruno Dufayet, président de la commission des enjeux sociétaux d’Interbev, lors du 75e congrès bétail et viande. Ce rendez-vous des marchands aux bestiaux (FFCB), des industriels et des commerçants de la viande (FNICGV) se tenait les 8 et 9 juin, à Annecy et avait justement pour thématique la nécessaire adaptation de la filière de la viande aux attentes des consommateurs.
Un socle commun
« Nous avons pour ambition de construire un socle “responsabilité sociétale” pour l’ensemble de la filière de la viande », a expliqué Caroline Guinot, responsable de la commission des enjeux sociétaux d’Interbev. Pour répondre aux attentes de leurs clients, les distributeurs se lancent tous azimuts dans des campagnes de communication vantant, qui ses engagements en faveur de l’environnement, qui son amour des animaux. Les professionnels de la viande se retrouvent face à une avalanche de demandes hétéroclites, exigeant souvent des investissements financiers.
« Pourtant, qui est mieux placé que nous pour connaître la cadence des évolutions à adopter, la hauteur des marches à fixer ? interroge Caroline Guinot. Il nous faut donc anticiper les demandes et être force de propositions réalistes et économiquement cohérentes. Nous souhaitons pouvoir mettre une boîte à outils à la disposition des opérateurs, créer une base sur laquelle les entreprises construiront leur propre stratégie et communication. »
Progresser et le faire savoir
« Ce qui plaît aux consommateurs ce sont les démarches de progrès, la vraie volonté de faire évoluer les choses, expose Éric Birlouez, agronome et sociologue de l’alimentation. Les gens savent bien que l’on ne peut pas tout changer du jour au lendemain. Par contre, ils attendent des engagements datés. »
Au début de l’année, les 21 familles qui composent l’interprofession ont signé un « pacte pour un engagement sociétal ». « C’est une façon de redonner du crédit à la filière, explique Caroline Guinot. Nous ouvrons le dialogue avec la société, pour mieux anticiper les attentes. » Interbev travaille ainsi en partenariat avec quatre ONG environnementales depuis 2014. Cette année l’interprofession se concerte aussi avec des associations de protection animale et envisage un rapprochement avec des associations de consommateurs.
L’interprofession met également en place des outils d’évaluation. CAP’2ER, par exemple, est un outil mis en place avec l’Institut de l’élevage pour évaluer l’impact d’un élevage sur l’environnement. Cela permet de communiquer sur des bases scientifiques et solides, moins sujettes à controverse. « Le travail commence tout juste », conclut Caroline Guinot.
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