Le ministère de l’Agriculture souhaitait un avis sur « la pertinence d’étendre les abattages préventifs dans les zones de protection (ZP) et de surveillance (ZS) où l’abattage préventif n’a pas encore été mis en place, dans les zones de contrôle temporaire (ZCT) avec une suspicion forte et dans les ZCT préventives ».

 

Pour rappel, l’Anses avait déjà recommandé que tout foyer confirmé ou suspect conduise aux mesures d’abattage des animaux sur place, avec élimination des cadavres et nettoyage-désinfection, accompagné d’un vide sanitaire (abattage à l’abattoir) 3 km autour de cet élevage (correspondant à la ZP), avec les mêmes mesures d’abattage et désinfection. Le ministère applique ces recommandations, en éliminant « tous les oiseaux d’espèces sensibles dans un rayon d’1 km autour du foyer, et abattage des palmipèdes à l’abattoir dans un rayon de 1 à km ».

Zones stabilisées

Dans les zones stabilisées (1), « l’extension de l’abattage préventif des élevages au-delà des ZP ne semble pas nécessaire », estime l’Anses, qui rappelle qu’il « est important de maintenir strictement les restrictions en vigueur » :

- mise en place limitée,

- pas de déplacement de palmipèdes (hormis vers les salles de gavage proches et les abattoirs après dépistage virologique),

- claustration des volailles ou mesures de biosécurité.

ZCT suite à suspicions fortes

Dans les ZCT établies suite à des suspicions fortes, la recommandation est identique, avec abattage-mettoyage-désinfection des foyers et dans la ZP de 3 km de rayon. « Ce vide sanitaire concerne tous les animaux des espèces réceptives de tous les élevages de volailles, élevages dits autarciques et basses-cours inclus. »

 

En cas de découverte de nouveau foyer dans la ZP (lors des dépistages à l’abattoir), « l’abattage préventif devrait alors être étendu jusqu’à 10 km. »

ZCT préventives

Dans les ZCT préventives, « les experts ne recommandent pas d’abattage préventif global ». Le vide sanitaire préventif de 3 km de rayon s’applique en cas de suspicion ou de cas avéré.

 

Le ministère a également soumis à l’Anses quatre scénarios d’abattages plus ciblés, mais « tous ces scénarios présentent un risque supplémentaire par rapport aux préconisations précédentes, sans pouvoir le quantifier ni même le qualifier précisément », estime l’agence.

Repeuplement sous conditions

Pour le repeuplement, « la mise en place de Galliformes dans les zones stabilisées est envisageable », à condition que les élevages soient spécialisés et n’aient pas élevé de palmipèdes depuis le début de l’épizootie, que les mesures de biosécurité soient de bon niveau, et que les oiseaux vivent uniquement en bâtiment, au minimum pendant les 4 premières semaines d’élevage. L’Anses recommande également un contrôle virologique trois semaines après leur lâcher sur les parcours.

 

« S’agissant des palmipèdes, il n’est pas prévu de remise en place tant que les ZS ne sont pas levées », note l’Anses.

 

Enfin, l’agence préconise également de réorganiser la filière foie gras. « Dans le but de tenter d’éviter la reproduction de crises sanitaires de ce type, il conviendrait de réorganiser la production avec une compartimentation géographique de la filière (compartiment géographique avec des élevages de démarrage, de PAG et de gavage à proximité les uns des autres) et de mettre place un renforcement très important des mesures de biosécurité », conclut-elle.

(1) Une zone est stabilisée quand :

- il n’y a pas de foyer dans les ZP correspondantes depuis idéalement 3 semaines et au minimum 15 jours après l’abattage du dernier foyer ;

- aucune suspicion en cours d’investigation n’est susceptible d’entraîner un passage en ZP ou une prolongation de la mise en ZS ;

- les visites sanitaires des exploitations commerciales et non commerciales, présentes dans les ZP concernées, réalisées a minima 7 jours après l’abattage du dernier foyer de la ZP correspondante, ont fourni un résultat favorable.

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