Installé sur les plateaux caillouteux et boisés du Châtillonnais à Magny-Lambert, en Côte-d’Or, Cédric Funès connaît son territoire comme sa poche. Il y est né. Il l’a arpenté en tant que chasseur, éleveur et ancien piégeur.

Pour l’amour du chien

Détenteur du permis de chasser depuis l’âge de seize ans, l’ancien président de la petite société de chasse communale de Magny-Lambert est, avant tout, intéressé par la relation homme-animal. « Je suis un grand passionné du travail du chien, que ce soit à la chasse ou sur le troupeau, explique-t-il. Attendre au coin d’un bois le gibier pour le tirer ne m’intéresse pas. Je ne vais pas à la chasse pour tuer. Ce que j’aime, c’est bouger, entendre les bruits de la nature, être avec mes chiens. Je n’emporte mon fusil que pour défendre, le cas échéant, mon compagnon. »

Concours national de chien courant sur sanglier

Dans un territoire de chasse très morcelé comme le sien, localiser le gibier avant de le tirer est indispensable. Cédric a plaisir à effectuer cette tâche avec l’un de ses neuf chiens, sélectionnés pour leurs aptitudes innées à « lever » le sanglier ou le cerf. Cette action qui se déroule sans arme s’appelle « faire le pied ». En parcourant le tour d’une parcelle, Cédric repère des traces d’animaux et les marque avec une « brisée », un morceau de bois cassé qu’il pose sur une branche d’arbre.

Puis, il rejoint ses collègues autour du casse-croûte. C’est à ce moment-là que l’animal dont le meilleur pied (la meilleure trace) a été levé sera choisi pour être chassé. Un premier chien sera lâché. Un deuxième, puis un troisième le rejoindra. La traque s’intensifiera, avant que les chasseurs postés n’abattent­ l’animal. Un acte dont l’agriculteur de 39 ans ne se réjouit pas. « Le coup de fusil signe la fin de la partie et de la traque », observe-t-il.

L’hiver dernier, sur cinq sorties en week-end, Cédric a ainsi levé quatre fois des sangliers avec sa chienne. Fara, l’un de ses chiens préférés, est une anglo-française de petite vénerie, voie unique « sanglier ». C’est une fille d’Avril, une femelle qu’il a présentée à trois reprises en concours national de chien courant sur sanglier (1). Cette épreuve consiste à faire remonter au canidé, tenu en laisse par son propriétaire, une voie artificielle de sanglier de 1 000 m de long le plus rapidement possible. Cédric Funès pratiquait cette discipline jusqu’en 2020.

Depuis, avec le développement des ateliers de diversification sur son exploitation, le double actif a dû réduire le temps consacré à sa passion. Éleveur bovin (15 vaches), ovin (35 brebis de race bizet) et producteur de volailles fermières, le tout vendu en direct, il est aussi chef de production à la coopérative de déshydratation des Hauts-de-Seine, à mi-temps.

Depuis 2017, il n’a malheureusement plus le temps pour les rencontres après la chasse. Le dimanche, il donne la priorité à sa famille, deux garçons et une fille. Sa femme, qui l’aide sur l’exploitation et qui aime randonner, l’accompagne souvent dans ses repérages.

Anne Bréhier

(1) Événement organisé par la FACCC (Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants).

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