épandre l'azote en respectant la directive nitrates
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Une campagne de fertilisation débute par un calcul précis des besoins et un premier apport modéré.
La dose d'azote à épandre, minéral et/ou organique, est obtenue par différence entre les besoins de la culture et les fournitures du sol. Ce calcul, appelé méthode du bilan, repose sur une équation qui intègre les besoins de la culture ainsi que les fournitures du sol et les engrais minéraux et organiques. La nouvelle directive nitrates rend obligatoire ce calcul dans toutes les zones vulnérables et il devra être produit...
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La dose d'azote à épandre, minéral et/ou organique, est obtenue par différence entre les besoins de la culture et les fournitures du sol. Ce calcul, appelé méthode du bilan, repose sur une équation qui intègre les besoins de la culture ainsi que les fournitures du sol et les engrais minéraux et organiques. La nouvelle directive nitrates rend obligatoire ce calcul dans toutes les zones vulnérables et il devra être produit à la demande d'un éventuel contrôleur. Des logiciels (type Scan) reprennent l'équation du bilan et permettent de calculer rapidement les besoins de la totalité de la sole. Le résultat obtenu est ajustable en cours de montaison grâce aux outils de pilotage comme Jubil, N-Tester ou Ramsès.
Potentiel de la parcelle
Il est essentiel de déterminer avec précision le potentiel variétal à la parcelle, sans quoi les résultats conduisent à conseiller des fertilisations inadaptées source de pollution ou de perte de quintaux. La connaissance de la réserve utile et des rendements des trois blés précédents permettent une bonne approche.
La minéralisation de l'humus, des résidus de récolte ou de cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) et les reliquats azotés à la sortie de l'hiver composent les fournitures du sol. Le premier poste, très lié au pH et à la texture du sol, est estimé après analyse du sol et les chiffres fournis localement par les chambres d'agriculture et Arvalis (ex-ITCF).
L'apport azoté des résidus de récolte ou des Cipan est généralement faible. Dans le cas d'un précédent pailles enfouies, cette valeur est même négative (- 20 u) en raison d'une consommation d'azote indispensable à la décomposition. Un colza, un pois protéagineux, une betterave ou une pomme de terre laissent en moyenne 20 u d'azote à l'hectare. Pour un trèfle, une luzerne ou une féverole, les restitutions atteignent 30 u/ha pour la culture suivante. Elles ont nulles pour un tournesol.
Le reliquat d'azote minéral en sortie de l'hiver varie selon l'intensité du lessivage. Il ne peut être connu avec précision qu'après analyse à la parcelle. S'il est toujours possible de se référer à des données locales, leur fiabilité est aléatoire en raison des grandes différences de conduite et de rendement entre agriculteurs.
Premier apport tardif et modéré
La nouvelle directive nitrates impose également un fractionnement en trois apports dès lors que la dose totale dépasse 150 u/ha. Elle fixe une date à partir de laquelle le premier passage peut être effectué (généralement le 15 janvier) et une dose maximale (70 u/ha avant le 15 février). En pratique, ces exigences ne posent guère de problème vu le peu d'efficacité du premier apport. Souvent quarante unités suffisent à un blé pour couvrir les besoins jusqu'au stade épi 1 cm. Toutefois, derrière certains précédents (paille, tournesol), cette dose peut s'avérer trop faible et conduire à des pertes de rendement de 1 à 2 q/ha.
Le premier apport, souvent réalisé pendant une période froide, est mal valorisé et dans certaines situations le coefficient réel d'utilisation (CRU) ne dépasse pas 20 à 40 %. Pour éviter ce phénomène, de plus en plus d'agriculteurs utilisent les placettes double densité. L'épandage est effectué à partir du moment où le blé jaunit sur les bandes semées doubles à l'automne. Sur ces emplacements, la « faim » d'azote s'exprime plus tôt que dans le reste de la parcelle.
Sur les trois dernières campagnes, cette pratique a entraîné un report de vingt jours en moyenne de la date du premier passage par rapport aux pratiques habituelles. Dans les parcelles à forte disponibilité en azote, cette méthode simple permet surtout de sécuriser la pratique de l'impasse et d'attendre sans risque le stade épi 1 cm.
Tenir un cahier d'épandage
La directive nitrates impose désormais de consigner chaque intervention réalisée à la parcelle. Sur ce cahier figurent en bonne place le rendement objectif, la fumure prévisionnelle et la quantité d'azote réellement épandue.
Besoins variables selon les variétés
Selon Arvalis (ex-ITCF), il existe des différences variétales de besoins azotés sensibles avec une fourchette allant de 2,8 à 3,5 kg/q. Isengrain, Aztec, Charger, Ritmo, Trémie ont les besoins les plus faibles. Shango, Sidéral, Taldor et Texel se situent dans la moyenne. Apache, Camp-Rémy, Cézanne, Soissons, Récital absorbent 3,2 kg d'azote par quintal et Florence, Aurore, Furio, Galibier, Qualital, 3,5 kg.