Dans le contexte actuel des prix de l'azote et du blé, la quantité d'engrais apportée doit être calculée selon l'optimum technico-économique.
Avec la hausse du prix des engrais azotés et la baisse des cours du blé tendre, des ajustements de la dose technico-économique optimale sont à prévoir. «Concrètement, à la mi-octobre lorsque le prix de l'unité d'azote atteignait de 1,30 à 1,40 euro et le prix du blé de 130 à 140 euros la tonne, la dose optimale conseillée était inférieure de 31 à 42 kg/ha à la dose d'optimum technique...
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Avec la hausse du prix des engrais azotés et la baisse des cours du blé tendre, des ajustements de la dose technico-économique optimale sont à prévoir. «Concrètement, à la mi-octobre lorsque le prix de l'unité d'azote atteignait de 1,30 à 1,40 euro et le prix du blé de 130 à 140 euros la tonne, la dose optimale conseillée était inférieure de 31 à 42 kg/ha à la dose d'optimum technique de la parcelle, explique Thierry Denis, ingénieur Arvalis dans la région Nord-Picardie. Mais cette diminution d'apport a forcément des conséquences: entre 2 et 4 q/ha de perte de rendement et 0,5% de protéines en moins en moyenne.»
Report en fin de cycle
Aujourd'hui, avec une hypothèse de prix de l'unité d'azote autour de 0,90 euro et un prix de la tonne de blé entre 120 et 140 euros, la dose technico-économique optimale d'azote devrait être réduite de 11 à 18 unités en moyenne, avec des pertes induites de 0,6 à 1,1 q/ha et de 0,2 à 0,3% de protéines. La réduction de la teneur en protéines, même petite, peut gêner l'accès à certains marchés et générer des pénalités selon les politiques de rémunération de la récolte. Les résultats cités sont des tendances. L'efficacité de l'engrais peut varier selon les conditions agronomiques et les prix du blé et de l'engrais vont certainement évoluer jusqu'à la récolte. Si on estime que le prix du blé va augmenter d'ici à l'été de 2009, la différence entre la dose optimale technique et la dose optimale technico-économique sera moindre.
Avec cette réduction de dose, de nouveaux conseils de fertilisation sont préconisés. Arvalis recommande «un apport au début de la montaison, afin d'accompagner l'explosion de la biomasse» et un autre apport tardif entre le stade des deux noeuds et la sortie de la dernière feuille. Ce dernier apport permet de maintenir le rendement et favorise le taux de protéines. «Quant au premier apport au tallage, il n'est pas indispensable, estime Thierry Denis. La diminution de 11 à 18 unités d'azote conseillée dans le contexte actuel de prix est donc à positionner à ce stade. Mais si, à un apport moyen de 40 unités, 11 à 18 sont retirées, 22 à 30 unités d'azote ne seront pas suffisantes pour être valorisées. L'impasse totale au tallage est finalement préconisée. Le report de la différence (22 à 30 unités) se fera entre le stade des deux noeuds et la sortie de la dernière feuille.» Et le spécialiste d'ajouter: «Pour répondre au plus près des besoins de la plante et les ajuster en cours de campagne, l'utilisation d'un outil d'aide à la décision, de type N-Tester, Ramsès, Jubil, GPN, Farmstar est recommandée.»
Impasse au tallage non pénalisante
D'après les essais des chambres d'agriculture de la Normandie, les variétés les plus tardives supportent bien les impasses au tallage et valorisent des doses allant jusqu'à 80 unités à la sortie de la dernière feuille du blé. L'impasse au tallage permet également d'économiser un passage à une période où la portance n'est pas toujours au rendez-vous et limite la production de biomasse, ce qui réduit les risques de maladies et de verse. Le choix de réaliser une impasse au tallage dépend aussi de la situation pédoclimatique de la parcelle. En sols superficiels, hydromorphes ou en blé sur blé, par exemple, l'apport d'azote au tallage reste utile.
Valorisation: conditions climatiques
20 mm de pluie après l'apport d'azote suffisent pour permettre une bonne utilisation de l'engrais et ce dans les vingt jours suivant l'apport (ou 15 mm dans les quinze jours).