« La campagne de 2016-2017 s’annonce beaucoup plus difficile que la campagne passée », prévoit Catherine Dagorn, directrice générale du Gnis le 8 décembre 2016 lors d’une conférence de presse à Paris. Le chiffre d’affaires de la filière des semences et plants devrait donc être en « baisse notable » comparé aux 3,3 milliards d’euros de 2015-2016. Lors de la dernière campagne, l’excédent de la balance commerciale a ainsi atteint 904 millions d’euros en 2015-2016. Il s’agit d’un très bon résultat (lié à la hausse des exportations (+7 %) et à la baisse des importations), après une année 2015 déjà record.
Mais le contexte économique difficile faisant suite à la moisson catastrophique de 2016 devrait impacter la filière. Première conséquence observée pour les semis d’automne : le taux de semences certifiées de céréales est tombé à 46 % contre 48 % en 2015 et 55 % en 2014. « C’est la combinaison de la baisse des prix des céréales et de la mauvaise récolte qui explique cette situation », a assuré Pierre Pagesse, président du Gnis, tout en espérant qu’il s’agisse d’un problème conjoncturel « en tout cas en termes de volume ». Le taux de 2015 avait déjà été affecté par la baisse du prix des céréales.
Financement de la recherche
Pour passer le cap, la filière table sur l’innovation et le financement de la recherche. « Sur les dernières années, les dépenses de recherche ont progressé de 25 % dans ce secteur », chiffre Pierre Pagesse, qui se dit pour un « renforcement de l’équilibre entre COV (certificat d’obtention végétale) et brevet. « Il faut prendre en compte l’évolution des méthodes, des connaissances et de leur pas de temps », insiste-t-il.
Il souhaite aussi ouvrir « l’usage aux biotechnologies vertes à tous les sélectionneurs ».
Objectif : accéder à toute la diversité génétique et en créer. Mais pour cela il faut un cadre réglementaire adapté. « Il ne faut pas que les nouvelles techniques de sélection (NBT) tombent sous la règlementation sur les OGM », lance-t-il. Delphine Guey, responsable des affaires publiques, a précisé qu’une « note explicative » sur les NBT devrait être publiée au premier semestre de 2017, à la demande de la Commission européenne.
Faciliter l’accès des ressources phytogénétiques
Un autre enjeu pour la filière des semences est l’accès aux ressources génétiques. « C’est important pour être en adéquation avec nos engagements internationaux », souligne Pierre Pagesse. Mais il est nécessaire de « clarifier les modalités de conservation et de diffusion des ressources phytogénétiques ». Pour cela a été créée une nouvelle section au CTPS (comité technique de la sélection). Il s’agit des ressources phytogénétiques. « Même si on ne part pas de rien, il y a un gros travail de classification à faire pour organiser ces ressources et en faciliter l’accès », note le président du Gnis.