Le projet de fermeture de la sucrerie de Bourdon par Cristal Union provoque la colère des planteurs auvergnats, déterminés à préserver une filière betteravière régionale.
La sucrerie de Bourdon et les betteraviers de Limagne pensaient bénéficier de la force d’un grand groupe en fusionnant avec la coopérative Cristal Union en 2012. L’annonce d’un projet de fermeture du site, faite le 18 avril dernier, a provoqué consternation et colère chez les acteurs de la filière auvergnate. Confrontée à la crise du secteur sucrier européen, Cristal Union justifie sa décision par des ré...
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La sucrerie de Bourdon et les betteraviers de Limagne pensaient bénéficier de la force d’un grand groupe en fusionnant avec la coopérative Cristal Union en 2012. L’annonce d’un projet de fermeture du site, faite le 18 avril dernier, a provoqué consternation et colère chez les acteurs de la filière auvergnate. Confrontée à la crise du secteur sucrier européen, Cristal Union justifie sa décision par des résultats négatifs en 2018 et la nécessité de rationaliser son activité.
La plus ancienne sucrerie de France
Fondée en 1835, la sucrerie de Bourdon est la plus ancienne de France. L’unique sucrerie, située au sud de la Loire, produit 70 000 t de sucre par an avec 5 000 ha cultivés par 423 planteurs répartis dans le Puy-de-Dôme et dans l’Allier. La betterave affectionne les terres noires de Limagne où elle occupe une place centrale dans les rotations culturales.
Les planteurs lui consacrent en moyenne 12 ha dont le produit brut atteignait jusqu’en 2017 une moyenne de 2 600 €/ha (85 t à 30 €/t). L’année 2018 a cumulé les difficultés avec la sécheresse ainsi qu’une chute des cours pour une production moyenne de 68 t/ha à 22,80 €/t. La filière crée aussi 350 emplois directs et indirects dont 95 salariés à la sucrerie et une dizaine d’entreprises de travaux agricoles.
« Les planteurs, exclus des réflexions et des décisions prises, se sentent trahis par cette annonce brutale. Rayer de la carte la production de betteraves en Limagne est inconcevable, souligne avec colère Régis Chaucheprat, président de la CGB Limagnes (1). Mais nous allons nous mobiliser et tout mettre en œuvre pour étudier un projet permettant de pérenniser la production de betteraves et de sucre dans notre région ».
Créer une filière régionale
Pour Gilles Berthonnèche, président de la section Bourdon de la coopérative, « créer un projet collectif territorial est la voie d’avenir qui s’impose à nous. C’est un défi d’envergure mais nous le relèverons. Préserver notre outil de production et repenser un projet local, impliquant des circuits courts pour vendre aux industriels et aux particuliers de la région Auvergne-Rhône-Alpes, trouve son sens dans la conjoncture actuelle. Un lien fort lie la betterave auvergnate à son territoire. A nous de le valoriser dans un projet collectif fort ».
Cristal Union qui se déclare « engagée dans une démarche légale de procédure de recherche de repreneur et de solutions alternatives », pourrait même apporter sa pierre à l’édifice…
Monique Roque-Marmeys
(1) CGB Limagnes : Confédération générale des planteurs de betteraves des Limagnes.